Nous avons retrouvé un vieux texte du Comité de Vigilance contre les Infiltrations Policières dans le Mouvement Antifasciste. Ce Comité inconnu était sans doute la création d’un groupe d’extrême-gauche, voir national-communiste visant à flinguer la concurrence.
Mais cela ne retire rien à la pertinence de certaines analyses de ce texte, parfois un peu lourd mais qui donne une meilleure idée de ce qu’on trouve dans cette fameuse mouvance « antifa ».
Nous en publions donc une partie ci-dessous…
(…)Les faux antifas idéologues : C’est l’idéologue en chef d’une idéologie qui tente de se réapproprier l’antifascisme. Pour que cette idéologie soit la seule habilitée à dénoncer ceux qu’elle considère comme des fascistes. Historiquement, le mouvement antifasciste a été miné par les staliniens et les maoïstes. Dans les années 1960 et 1970, la Gauche Prolétarienne voyait des fascistes partout. Comme nous l’avons vu ailleurs sur ce site, une telle appropriation revient à jeter tous les adversaires de l’idéologie en question dans le camp du fascisme. C’est une pure instrumentalisation. Dans le cas du communisme, tout capitaliste devenait fasciste. Cette rhétorique contamine encore beaucoup l’extrême gauche. Les accusations de fascismes ont encore trop tendance à fuser dès que les collégiens et étudiants gauchistes s’énervent. Notons que les organisations staliniennes (…) ont toujours tendance à vouloir monopoliser l’antifascisme. Là encore, le CVIPMA enquête.
Mais le grand tournant, après la fin de la Guerre Froide, c’est l’appropriation par les idéologues en chef du néo-libéralisme triomphant des slogans de l’antifascisme. Aujourd’hui, tous les ennemis du nouvel ordre mondial sont taxés de fascisme. L’effet médiatique est immédiat. Ils n’ont pas trouvé mieux, avant les tapis de bombe en Irak, en Yougoslavie, en Afghanistan, que de sortir la grande cause de l’antifascisme. Ceux qui lisent le Monde et le Courrier International en savent quelque chose. Il n’y qu’à ouvrir les pages des quotidiens ou allumer les chaîne de télévision où se répandent les maîtres penseurs du néo-libéralisme.(…)
Les faux antifas hystériques : Là, on touche aux ravages de l’aliénation. Cette tendance s’est développée chez les plus jeunes militants dans années 1990, lorsque certaines organisations antifascistes ont commencé à voir le fascisme partout. Le national-populisme était une constellation de familles d’extrême droite en relation d’équivalence avec le fascisme. On pouvait donc légitimement les classer dans une même catégorie. Mais les dérives ont commencé lorsque la confusion s’est installée durablement sur la nature même du fascisme. Les jeunes antifas ont mélangé crise d’adolescence et militantisme antifasciste. L’autorité est devenue fasciste, la loi est devenue fasciste, le nationalisme est devenu fasciste, la rigueur est devenue fasciste. La nuance elle-même est finalement devenue fasciste. D’où l’hystérie, la paranoïa.
Pire, cette posture est extrêmement perméable à l’action des autres faux antifas. Les pseudo antifas hystériques, qui sont finalement des antifas naïfs, sont des éponges à propagande. Dès que l’opprobre médiatique ou autre leur jette en pâture le terme de fascisme, ils courent, ils se font avoir. Cette catégorie est extrêmement influençable par les flics et les idéologues. Les hystériques n’attendent qu’une chose, c’est qu’on leur désigne un nouveau fascisme. Le problème est que cette attitude fait le jeu de l’idéologie dominante, le néo-libéralisme. Non pas qu’ils la cautionnent, mais ils se rangent très facilement à ses côtés, spécialement lors des grandes campagnes de colonialisme dans les Balkans. Précisons qu’un hystérique peut ne plus être très jeune, tout en restant très naïf. Il sera tout aussi dangereux et contre-productif pour l’antifascisme, mais avec moins d’ardeur. Tout en restant une véritable éponge médiatique.
Le règlement de compte : A l’échelle groupusculaire ou internationale, le règlement compte est la logique d’instrumentalisation de l’antifascisme par toute la gamme des faux antifas précédemment évoquée. Lorsqu’un Etat occidental veut justifier une intervention armée ou discréditer un parti politique, il peut mobiliser des flics, des idéologues et des hystériques. Rien de plus simple. On commence par accuser l’Etat ou le parti en question d’être fasciste. Les flics s’en chargent au sein des organisations qu’ils infiltrent. Ou alors ils montent de toutes pièces un faux groupement antifasciste. Là, les idéologues leur fournissent indirectement des arguments de choc. Le fascisme, instrumentalisé, est extrêmement protéiforme. On peut toujours faire rentrer un Etat ou un parti non conforme aux valeurs du nouvel ordre mondial dans la catégorie de fascisme devenue complétement vide de toute définition rigoureuse.
Une fois l’accusation lancée, le bal des hystériques commence. Les plus naïfs des antifas sincères reprennent tout pour argent comptant. Les insultes commence à pleuvoir, les communiqués rageurs envahissent les journaux et le net. Un nouvel Hitler vient d’être trouvé. Peu importe qu’il ne soit pas racialiste, qu’il ne soit pas antisémite, qu’il n’ait rien à voir avec les fascismes historiques. Peu importe qu’il véhicule éventuellement les mêmes idées autoritaires que nombre d’Etats ou partis soutenus par le nouvel ordre mondial. Peu importe les millions de juifs et de résistants à l’hitlérisme qui sont morts et dont on se sert alors pour justifier un pur règlement de compte idéologique et politique. Peu importe la mémoire, peu importe la dignité, peu importe la vérité.
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