Peu de monde ignore désormais que Manuel Abramowicz et Julien Maquestiau, respectivement tantôt « coordinateur » ou « rédacteur en chef » (c’est la même chose que « président » mais ça sonne moins autoritaire) et porte-parole de l’officine trotskiste RésistanceS.be, comparaissent devant les juridictions répressives de Bruxelles, pour y répondre, entre autres, de port public de faux nom (en langage courant: usurpation d’identité) et de violation de la loi relative à la protection de la vie privée, au détriment d’un ancien militant du Front National belge.
Ceux qui, toutefois, n’avaient pas pris la peine de se déplacer ce mardi 25 février jusqu’à la salle d’audience où siège la 61ème chambre du tribunal correctionnel de Bruxelles, présidée par la juge Anne-Françoise de Laminne de Bex, ont manqué un épisode d’anthologie.
C’est que ni Laurent Arnauts, sempiternel conseil de Manuel « Manu » Abramowicz et de son acolyte, le fidèle Julien Maquestiau, ni leur nouvel avocat appelé à la rescousse, le vénérable Jacques Englebert, n’avaient, cet après-midi-là, pas plus que leurs clients, fait le déplacement jusqu’au Palais de Justice.
Ils avaient envoyé à leur place au casse-pipe un jeune stagiaire de Laurent Arnauts qui a réussi à battre le record, pourtant peu envié, de l’avocat qui ferait sortir de ses gonds le plus rapidement possible l’imposante magistrate, notoirement connue pour faire entendre sa voix de stentor jusque très loin dans les couloirs de la vénérable bâtisse. Ne manquant pas l’opportunité qui lui était offerte de faire d’une pierre deux coups, le jeune avocat est également arrivé à indisposer par la même occasion la magistrate qui représentait le Ministère public à cette audience : le substitut du procureur du Roi, Julie Feld. Cette dernière n’est pourtant rien d’autre que l’ancienne avocate du Centre pour l’Égalité des Chances (auquel a appartenu l’un des défendeurs)…
Il faut dire que, pour cela, le conseil de Manuel Abramowicz et Julien Maquestiau n’avait pas lésiné sur les moyens : c’est un véritable dialogue de sourds digne des meilleures pièces de théâtre de boulevard qu’il avait entrepris avec la juge Anne-Françoise de Laminne de Bex. Pendant que cette dernière s’efforçait de lui faire comprendre qu’en tant qu’avocat des prévenus (Abramowicz et Maquestiau, donc), il était censé conclure en premier en répondant aux préventions du chef desquelles ses clients étaient amenés à comparaître devant le tribunal, il s’obstinait à demander que la partie civile conclue en premier, pour qu’il puisse ensuite lui répondre.
Sûrement que l’angoisse d’avoir, en face de lui, pour défendre les intérêts de l’ancien militant du FN, le ténor bruxellois Sébastien Courtoy, qui pour l’occasion riait bien sous cape, devait contribuer à faire perdre ses moyens au remplaçant de Laurent Arnauts, mais cela faisait tout de même bien longtemps qu’un tel numéro n’avait été offert au public habitué à la 61ème chambre correctionnelle.
Le grand plaideur, qui ne rêvait, déclara-t-il, que d’une chose : encadrer le magistral arrêt envoyant s’asseoir sur le banc des prévenus les sieurs Abramowicz et Maquestiau, n’en finissait plus de compter les coups que la présidente du tribunal infligeait au jeune avocat, lorsque finalement, après un bon quart d’heure, le substitut Julie Feld, prise de pitié, sans doute, décida de mettre fin à son calvaire en proposant un calendrier de dépôt de conclusions qui satisfaisait à la fois le Tribunal et les parties.
Plaidoiries fixées au 25 mars 2014. D’ici-là, peut-être que les couloirs du Palais de Justice de Bruxelles raisonneront encore de la chaude voix de la présidente de la 61ème chambre, si d’aventure, la défense des sieurs Abramowicz et Maquestiau lui réservait un nouveau numéro désopilant dont elle semble bien décidément avoir le secret.
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