Je ne sais pas ce qui m’a retenu…

Cette conversation entre deux militants antifa est inventée mais aurait pu avoir lieu car elle est basée sur des faits qui, eux, sont bien arrivés le 29 juin dernier sur la place de la République à Lille.

– Camarades, ce mercredi 29 juin ; nous avons remporté une grande victoire contre l’extrême-droite ! Nous avons empêché les fascisto-identitaires de la maison flamande de manifester à Lille.

– Dis camarade, tu n’es pas plutôt sur que c’est surtout la centaine de policiers présents qui les a empêché de manifester ?

– Oui aussi, mais nous étions là au cas où, pour soutenir la police…

– Nous, soutenir la police ? Mais au-delà de l’antifascisme, ne sommes nous pas des libertaires réfractaires à toute autorité et de surcroit anti-capitalistes ? Comment pouvons nous soutenir la police du grand capital ?

– Tu n’y comprends rien, les voies de l’antifascisme sont impénétrables ! Et puis, nous avons remporté une autre victoire…contre l’internationale noire, cette fois !

– Ah bon ?

– Oui, sans doute effrayés par notre mobilisation, les fachos ont appelé du renfort de l’étranger. Et vu la panique qui devait régner dans leurs rangs, ils n’ont pas pu prévenir tout le monde de l’interdiction. C’est ainsi qu’un des chefs des fascistes et nazi identitaires belges du mouvement NATION était présent sur la place ! Un des pires fachos qui existe. Plus méchant encore que Marine Le Pen et Hitler réunis.

– T’es sur que tout simplement, il ne venait pas pour observer ce qui se passait ?

– Maintenant que tu le dis, c’est vrai qu’il avait un appareil photo…

– Ah, vous le lui avez pris alors ?

– Euh non !…

– Ah ! Mais bon, vous l’avez frappé, c’est ça ?

– Euh non plus…

– Vous avez fait quoi alors ?

– Ben quand on l’a reconnu, on a décidé de le suivre. Et notre brillante filature a duré…20 mètres et il nous a repéré. J’aurais peut être pas du prendre avec moi, un red skin en tenue de camouflage…

– Et là, vous l’avez chargé au moins ?

– Euh non, mais mets toi à notre place. D’habitude, on attaque de dos et des vieillards. Ici, il s’est retourné et il a une quarantaine d’années, il y a de quoi déstabiliser notre noyau « dur »…

– Et c’est tout ???

– Ah non, quand même ! On s’est bien foutu de sa gueule en lui disant : « C’est dur d’être connu, hein Hervé ?»

– Et qu’est-ce qu’il a répondu ?

– Rien mais c’est sans doute car il était tétanisé par la peur.

– Et après, une camarade féminine l’a pris en photo !

– Ah ouais, c’est vrai qu’on n’en avait à peine quelques dizaines de lui…Et ça s’est terminé comment, votre intrépide action ?

– C’est là que ça devient intéressant, il a traversé et s’est mis près de la police.

– Ben tu m’étonnes, t’aurais fait quoi à sa place ? Si vous aviez agi direct, il n’aurait pas eu le temps de se mettre près des flics.

– Mais on a agi ! Notre camarade red skin l’a même regardé très méchamment.

– Ok mais bon finalement, vous l’avez coursé hors de la place ?

– Ah non, il est parti normalement mais quand même en regardant derrière lui, deux fois…Tétanisé par la peur, je te dis.

– Donc si je comprends bien, vous aviez un des pires fachos sous la main et il ne lui est rien arrivé alors que vous vous dites « chasseurs de nazis » ? C’est à bouffer sa casquette !!!

– Ah maintenant que tu le dis, j’aurais du en profiter pour exiger qu’il me fasse rendre ma casquette capturée par les nervis de la maison flamande : déjà 718 jours de captivité mais je n’oublie pas ma belle casquette…