Les bloqueurs bloqués

Le 17 décembre dernier à Bruxelles, une action « antifasciste » a tourné à la confusion la plus complète pour ses organisateurs avec des dizaines d’arrestations et une image médiatique déplorable, et méritée, des « antifa ». Revenons sur le pourquoi et le comment de cet échec militant qui n’a pas fini de faire jaser au sein même du petit monde de l’extrême-gauche bruxelloise…

Une campagne plutôt bof

Depuis fin septembre, un collectif intitulé « Bruxelles Zone antifasciste » (en fait, une création des Jeunesses Libertaires) a lancé une campagne pour la fermeture des locaux bruxellois du parti pan-européen « Alliance for Peace and Freedom »[1] (APF).

On notera d’ailleurs au passage que pour les « antifa » bruxellois, le Vlaams Belang, Marine Le Pen and co semblent être devenus des partis comme les autres puisqu’ils ne semblent plus obsédés que par l’APF…

Cette campagne a mis un certain temps pour décoller comme en témoigne la première conférence  qui a été tenue à l’Université Libre de Bruxelles et qui n’a quasiment eu comme seul public que son propre service d’ordre. Service d’ordre menant d’ailleurs un show pathétique avec brassards rouges et talkie-walkie…Il est vrai que l’extrême-droite belge attaque très souvent les universités…

La pétition lancée n’a pas eu non plus des retombées « révolutionnaires » puisqu’en 2 mois, elle n’a toujours pas rassemblé un millier de signatures.

De plus, si les médias ont bien parlé de la présence des bureaux de l’APF en plein cœur du quartier européen, ils ont « oublié » de citer qui était à l’origine de la campagne. Ce qui a fâché très fort nos pauvres anars toujours en quête de reconnaissance des médias « bourgeois ».

On passe à la manif

A l’exception de quelques parties de collages/surcollages avec les militants de Nation forcément bien présents aussi dans le quartier, la campagne ne décollait pas vraiment. Et même quelques actes de vandalisme n’ont pas  empêché les locaux de l’APF de fonctionner.

Les organisateurs ont donc joué la carte du large rassemblement à l’extrême-gauche pour une manifestation qui a eu lieu fin novembre et qui, finalement, rassemblera +- 200 personnes (avec plus de 10 mouvements qui avaient mobilisé…). Les organisateurs, un rien menteurs, annonceront d’abord 500 participants mais devront rétropédaler suite à des commentaires internes qui dénonçaient l’énorme exagération…

Mais cette manifestation porta en elle-même les germes de l’échec du 17 décembre. En effet, l’après-manifestation a connu pas mal de disputes internes sur le fait de tentatives de récupération par les trotskistes du Parti Socialiste de Lutte (PSL) qui, du coup, n’ont plus participé à la suite. Mais aussi, sur le fait qu’un noyau dur s’était confronté à la police en essayant d’attaquer les bureaux de l’APF. Certains participants ne voulaient  en effet  pas devenir les otages de certains anarchistes bien excités.

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Le secrétariat de l’APF objet de la vindicte gauchiste

 

La suite des choix tactiques des organisateurs finira par en dissuader certains de continuer à faire joujou avec eux !

Montée dans l’agressivité

En effet, suite à l’annonce du congrès de l’APF à Bruxelles, les « anars-antifa » sont rentrés dans un trip « guérilla urbaine à la grecque » en annonçant à grand coup d’affichettes délirantes, non pas une contre-manif, mais bien un blocage du congrès, ce qui sous-entendait l’utilisation de la violence.

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Comme un besoin de jouer à…

 

Et finalement, il devait arriver ce qui arriva, les « bloqueurs » se retrouvèrent juste à une bonne centaine (venus de toute la Belgique et même de France) de casseurs masqués, cagoulés et vêtus de noir.

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Démocrates en action !

 

Le problème est qu’on ne se s’improvise pas « dieu de la guérilla urbaine » comme ça et nos « antifa warriors » se sont retrouvés devant un local vide. Le Congrès de l’APF devant se dérouler 4 heures plus tard  dans un hôtel au cœur de Bruxelles.  Et nos « généraux de la guerre révolutionnaire » n’avaient manifestement prévu aucun plan B ! Pire encore, ils se firent totalement dépassés par les plus excités qui partirent en cortège sauvage, sans véritable destination, au cours duquel des abris bus, des vitres de banque et des voitures firent les frais de la violence « antifasciste ».

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Victime fasciste de la colère populaire et métissée lol

 

Bilan du « blocage antifasciste »

Le Congrès de l’APF s’est tenu sans même une minute de retard et s’est terminé par un banquet dans le centre de Bruxelles.

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Congrès de l’APF vraiment pas bloqué ni dérangé ni inquiété, etc…

 

Les gauchistes ont eu près de 60 arrestations dont certaines seront probablement suivies de poursuites judiciaires

Les médias ont bien été obligés de montrer le vrai visage de ces groupes gauchistes : celui de la violence et de l’intolérance.

L’heure des explications

Dès le lendemain du « blocage » (LOL), on a  constaté qu’il y avait un malaise certain dans la mouvance anarcho-comique qui avait organisé ça. Pas ou peu d’images, peu de communication, apparition d’un texte critique d’un groupe gauchiste français[2].

Finalement, suite aux critiques internes, il aura fallu une semaine pour que les « organisateurs » (re-LOL) publient un texte qu’ils disent « critique » mais où ils n’ont fait que chercher des prétextes pour justifier leur échec. Ils iront même jusqu’à reconnaître qu’ils avaient été intoxiqué par Nation qui les a amené sur une fausse piste.

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Effectivement, pas une terrible réussite

 

Dans ce texte, ils reconnaitront néanmoins que cette action « ne pouvait être qualifiée de réussite… ». Doux euphémisme pour un échec cuisant !

Echec bien illustré par un post publié sur le mur des Jeunesses Libertaires, un jour après le « blocage » du 17 décembre (re-re-LOL) et terriblement symbolique quant au talent d’organisateur des intéressés : « Salut, si jamais quelqu’un a récupéré une des banderoles suite à la manif d’hier, contactez-nous… »

[1] Qui reprend entre autres les partis suivants : NPD, Aube Dorée, Forza Nuova, Nation, etc…

[2] Manifestement pas très heureux d’avoir envoyé des militants de Strasbourg pour qu’ils se retrouvent dans une action bordélique sans véritable plan, ni objectifs.

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